Qui n’a pas connu l’angoisse d’avoir perdu ses clefs et de ne pouvoir rentrer chez soi ? Que ce soit dans le milieu domestique/résidentiel ou celui des lieux sécurisés professionnels, il semblerait que la clef physique soit en passe d’être remplacée par un autre type d’accès…
Un nouveau marché pour les serrures connectées ?
Les serrures connectées pourraient en effet d’ici cinq ans voir leur part de marché doubler, passant de 2,80 Milliards à 5,75 en 2029. Combinant des mécanismes électroniques de verrouillage via des technologies de communication (Wi-Fi, Bluetooth, Zigbee, Z-Wave…), elles permettent ainsi un contrôle à distance et une gestion centralisée des accès. En pouvant gérer les droits d’accès selon les créneaux horaires, l’attribution des autorisations à distance et la traçablitié des entrées et sorties, ces serrures offrent une flexibilité non négligeable aux usagers.
Comment ça marche ?
À l’installation, ces serrures connectées ne nécessitent généralement pas le remplacement d’une serrure pré-existante : de quoi se moderniser sans coûts élevés. Leur gestion et utilisation se fait le plus souvent par le biais d’une application mobile. Le parc de serrures est ainsi surveillé en temps réel et les informations sont centralisées (de quoi rappeler la centralisation des données des caméras urbaines dont nous parlions dans un précédent article).
Pour aller plus loin, il existe deux types de serrures connectées : on distinguera les serrures dites en ligne, “online”, et les serrures dites hors ligne, “offline”. Les serrures online sont reliées à un réseau qui décline ses fonctionnalités en temps réel, notamment des mises à jour logicielles. Un système adapté aux environnements complexes comme les grands immeubles de bureaux. Les serrures offline, quant à elles, fonctionnent sans connexion permanente à un réseau. Les autorisations sont stockées localement, notamment via des badges RFID. Bien qu’elle limite plusieurs fonctionnalités à distance, cette solution assure une meilleure autonomie et une résilience en cas de coupure du réseau (et n’oublions pas que l’électricité et Internet restent des points sensibles en matière de sécurité). Les bâtiments d’État utilisent encore largement cette technologie, et la pérennité des badges RFID est encore assurée pour un bon moment.
Quid de la cybersécurité ?
Naturellement, les serrures offline sont moins vulnérables que les serrures online, car elles ne sont pas exposées aux mêmes risques. Ce qu’un réseau en temps réel offre en efficacité le perd en sécurité si la connexion est mise en péril. Ainsi, la Commission Européenne a pris des mesures pour harmoniser les standards de cybersécurité. C’est ce que vise le premier régime européen de certification adopté en février 2024. Des protocoles de communication standardisés doivent viser à uniformiser les pratiques, et renforcer la souveraineté européenne. Ainsi, bien que la numérisation transforme de façon exemplaire le secteur du verrouillage, l’adaptation technologique rencontre certains défis qu’il faudra remporter pour assurer l’avenir de ce nouveau système.
Pour l’heure, nous assistons encore aux débuts hasardeux de la dématérialisation des badges sur un smartphone. Ce sont les infrastructures des collectivités territoriales, les TPE-PME ou les espaces de coworking qui voient pour l’heure le meilleur déploiement de ces nouvelles technologies. Sur des sites plus sensibles où le téléphone personnel n’est pas encore autorisé, c’est le badge dématérialisé relié au Cloud qui reste de mise.